⛔️Imputer aux savants ce qu’ils n’ont pas dit !

[Épître montrant le danger d’imputer aux savants ce qu’ils n’ont pas dit]

Au nom d’Allah le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux.

Louange à Allah Seigneur des mondes. Prière et salut d’Allah sur notre Prophète Mohammed, ainsi que sur sa famille, ses compagnons et les générations qui les ont suivis de la plus belle manière jusqu’au Jour de la rétribution.

Attribuer à un savant reconnu ce qu’il n’a pas dit, voire le contraire de ce qu’il a déclaré explicitement, n’est pas quelque chose d’inhabituel. Ce genre d’imputation était connu depuis l’époque des pieux prédécesseurs. Dans le Sahih de Muslim (3/1641) -Livre du vêtement. Chapitre : L’interdiction de l’utilisation des récipients en or et en argent-, il est rapporté qu’Asmâ’ la fille d’Abû Bakr رضى الله عنهما a envoyé son affranchi à ‘Abdullah Ibn ‘Umar رضى الله عنهما avec le message suivant : « On m’a informé que tu interdisais trois choses : le vêtement décoré de motifs, les coussins moelleux de couleur rouge foncé -urjuwân- que l’on met par-dessus la selle -mithara- et le jeûne du mois de Rajab en entier ». ‘Abdullah lui répondit : « En ce qui concerne ce que tu as dit à propos du jeûne du mois de Rajab, que dire alors de celui qui le jeûne tous les jours ? À propos de ce que tu as dit au sujet du vêtement décoré de motifs, j’ai entendu ‘Umar Ibn Al-Khattâb dire qu’il tient les propos suivants de la bouche du Messager d’Allah ﷺ: «Ceux qui portent des habits en soie n’auront aucune part de félicité dans l’Au- delà ». Je craignais que ces motifs n’en fassent partie. Pour ce qui est du coussin rouge foncé, le voilà le coussin qu’utilise ‘Abdullah – c’était un coussin rouge foncé- ». L’affranchi d’Asmâ’ revint chez elle et lui transmit la réponse de ‘Abdullah. Elle dit : « Voici la jubba (sorte de djellaba) du Messager d’Allah ﷺ » Elle sortit une jubba épaisse que portent les rois perses. Il y avait de la soie (brocart) sur son encolure et les bords de ses manches étaient aussi en soie. Puis elle dit : « ‘Â’isha a gardé cette jubba chez elle et quand elle est morte, je l’ai récupérée. Le Prophète dl la portait. Nous la lavons avec de l’eau dont nous nous servons pour soigner les malades ».

La mithara est une couverture que l’on met par-dessus la selle pour que l’homme puisse s’asseoir dessus confortablement.

Le urjuwan est la couleur rouge foncé. Par sa parole : « que dire alors de celui qui le jeûne tous les jours ? », Ibn ‘Umar désapprouve le fait qu’on lui impute l’interdiction du jeûne du mois de Rajab en entier étant donné que lui-même jeûnait tous les jours.

II a nié رضي الله عنه ces trois interdictions qu’on lui a attribuées. II a nié avoir interdit le jeûne du mois de Rajab en entier en disant qu’il jeûnait tous les jours. Il a nié avoir interdit les motifs sur le vêtement et il a expliqué que s’il ne le portait pas, c’est juste par mesure de précaution, pour ne pas tomber dans le péché du port de la soie. Il a nié avoir interdit le coussin rouge foncé puisque lui-même l’utilisait.

Ce qu’il faut retenir, c’est que l’imputation aux savants de propos qu’ils n’ont pas dits ne date pas d’aujourd’hui. Voici quelques-unes de ses causes :

1- La personne pose une question à un savant en visant par cette question un sens déterminé. Le savant interrogé comprend cette question dans un sens différents de celui visé par le questionneur. Le savant répond alors selon ce qu’il a compris et le questionneur comprend la réponse selon le sens qu’il a visé de sa question.

2- Le savant comprend ce que le questionneur entend par sa question. Il lui donne alors une réponse pertinente. Seulement le questionneur comprend la réponse dans un sens différent de celui visé par le savant.

3 – L’homme désire par passion que la qualification légale d’une question déterminée soit telle chose. Il attribue alors ce jugement à un savant connu et le répand partout pour que les gens l’acceptent.

4 – Le désir de salir la réputation d’un savant et le calomnier en lui imputant un jugement étrange et condamnable d’une affaire, alors que ce savant n’a jamais émis une fatwa approuvant ce jugement.

Il y a d’autres causes quoique la dernière cause et celle qui la précède soient les pires. il est du devoir de celui qui a entendu une telle imputation de s’assurer que le savant a bien dit les paroles qui lui sont attribuées. Ensuite il examine ces paroles pour voir si elles reposent sur un raisonnement sain. Si elles reposent sur un raisonnement sain, il les acceptera et les défendra, car elles sont conformes à la vérité, et la vérité doit être acceptée et son auteur doit être défendu. Si elles ne reposent pas sur un raisonnement sain, il contactera leur auteur et discutera avec lui poliment. Il lui dira : « On m’a informé que tu as dit ceci et cela. D’après ton éminent savoir, dans quel sens prends-tu ce que tu as dit ? » ou une expression de ce genre. Ensuite il s’engagera avec lui dans une discussion avec tact et respect, conformément à la parole suivante d’Allah :

{ادْعُ إِلَىٰ سَبِيلِ رَبِّكَ بِالْحِكْمَةِ وَالْمَوْعِظَةِ الْحَسَنَةِ ۖ وَجَادِلْهُم بِالَّتِي هِيَ أَحْسَنُ}

(( Avec sagesse et la bonne exhortation, appelle [les hommes] à la voie de ton Seigneur et discute avec eux de la meilleure façon. )) [An-Nahl sens du verset 125]

S’il s’avère qu’il est quelqu’un d’entêté et d’injuste, il doit débattre avec lui de la manière qu’il mérite, comme a dit Allah à propos de la discussion avec les Gens du Livre :

{ وَلَا تُجَادِلُوا أَهْلَ الْكِتَابِ إِلَّا بِالَّتِي هِيَ أَحْسَنُ إِلَّا الَّذِينَ ظَلَمُوا مِنْهُمْ}

((Ne discutez que de la meilleur façon avec les Gens du Livre, sauf ceux d’entre eux qui transgresse à votre endroit.)) [Al-Ankabut sens du verset 46]

Si, après la discussion, la vérité apparaît, il est du devoir de celui à qui l’opinion juste est apparue de la suivre et d’en défendre l’auteur.

S’il n’apparaît ni à l’un, ni à l’autre que la vérité est du côté de son adversaire, qu’ils sachent qu’Allah les jugera tous et qu’il surveille de près le coeur de tout locuteur et sa parole. Ni la parole de l’un, ni la parole de l’autre ne constitue un argument probant qui s’impose à l’autre. Que chacun d’eux suive l’avis qui est, à ses yeux, conforme à la vérité, sans condamner l’autre, ni le taxer d’innovation blâmable ou de perversité tant que la question demeure sous le microscope de l’ijtihâd.

Nous implorons Allah de nous inspirer la rectitude, d’accomplir les oeuvres qui Lui plaisent et de nous accorder, venant d’auprès de Lui, une miséricorde et une sagesse, car Il est le Donateur par excellence. Louange à Allah, le Seigneur des mondes. Ce n’est que grâce à Son bienfait que s’accomplissent les bonnes oeuvres. Prière et salut d’Allah sur notre Prophète Mohammed, ainsi que sur sa famille, ses compagnons et ceux qui les ont suivis de la plus belle manière, et cela durera jusqu’au Jour de la rétribution.

Ecrit pas Mohammed As-Salih Al-‘Uthaymin le 22/06/1417 (correspondant au 04/11/1996)

📕Kitab Al-Ilm p.300 à 303 – كتلب العلم للشيخ العثيمين – Cheikh Al-‘Uthaymin

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